Renan Bronchart

Renan Bronchart et Charlotte Jouve ont créé tout récemment l’application qui va nous aider à consommer moins et mieux. Il s’agit de Wenose, un annuaire de marques soutenables bientôt couplé à un réseau social qui permettra de dialoguer directement avec elles et s’assurer de leur transparence. La future appli anti-greenwashing ? Pour en savoir plus, nous rencontrons Renan chez lui à Paris.

10/11/21

Temps de lecture : 8min

Renan quel est votre parcours ?

J’ai une formation de professeur de musique et de développeur web ! Il y a deux ans j’ai créé une entreprise : Spratic dont le but était de mettre en relation des coachs sportifs indépendants avec des personnes désireuses de faire du sport. Spratic est sorti le premier jour du confinement 2020, ce fut compliqué, nous avons dû nous adapter, proposer des cours en vidéo puis nous avons décidé d’abandonner le projet en décembre 2020. Grâce à cette expérience, je me suis aperçu des dégâts écologiques causés par les vêtements de sport et les installations sportives (nombre délirant de bouteilles d’eau en plastique et à moitié pleines jetées lors d’un marathon par exemple) et de la nécessité de mettre davantage en valeur les marques de vêtements de sport éco-responsables. Puis j’ai rencontré Charlotte Jouve en mars 2021 ensemble nous avons eu l’idée de faciliter la consommation responsable du quotidien. Nous nous sommes orientés vers un format d’application adapté aux jeunes qui facilite la consommation responsable.

Comment Wenose à vu le jour ?

Nous l’avons créée le plus rapidement possible afin de valider si les gens adhéraient au concept ou non. Pour cela, nous avons commencé par faire un sondage en avril dernier auprès de cinq cents personnes sur Linkedin. Trois cents personnes nous sont restées fidèles par la suite. En mai, nous avons sorti une version bêta de l’application qui à été testée par trente personnes très impliquées. C’est le principe d’annuaire qui a séduit en premier lieu et nous l’avons conservé sur la première version de l’application. En septembre nous avons lancé les ventes privées pour rendre une marque responsable accessible et visible chaque semaine.

Quels sont les projets pour Wenose ?

L’idée est que l’application soit vertueuse pour les marques, le consommateur et nous. Nous souhaitons développer une place de marché pour démocratiser l’achat responsable. Une véritable communauté s’est créée autour de Wenose, composée de personnes qui ne cherchent pas le prix le plus bas mais l’amélioration de leur manière de consommer. Nous cherchons à ce qu’il y ait une transparence totale entre la marque et le consommateur sur les valeurs, les méthodes de production, la manière de s’approvisionner…

Pour aller plus loin nous avons voulu que ce soit les consommateurs qui posent leurs questions directement et dialoguent avec elles. (Ndlr : la transparence des marques est le principal outil anti-greenwashing).

L'entrepreneuriat a-t-il toujours été une évidence ?

J’ai toujours eu le goût d’entreprendre, de créer des projets, dès que j’ai une idée je l’écris sur un carnet. Après Spratic j’ai voulu lier l’entrepreunariat et mes valeurs : le durable et l’écologie. Cette association est vertueuse et motivante.

Selon vous, est-ce qu’il est possible de rendre compatible écologie et économie ?

Je pense que la publicité et le marketing ne sont pas mauvais en soi et ce sont les armes qu’utilisent les industries pour toucher les populations. Or si nous voulons nous adresser au plus grand nombre, alors nous devons nous battre avec les mêmes armes.

Renan, comment votre conscience écologique est née ?

Ma conscience est venue assez tard, d’ailleurs je pense qu’il faudrait que l’école sensibilise davantage les enfants. J’ai été choqué par les quantités de déchets produites lors des courses à pied et marathons de Paris. Les reportages sur l’océan montrant des animaux qui mangent des déchets générés par l’Homme m’ont également beaucoup influencés. Puis j’ai éveillé ma conscience active avec première entreprise Spratic et notamment les partenariats avec les marques de sport que j’ai souhaité plus éthiques.

Quelles sont vos actions responsables au quotidien ?

J’ai réduit drastiquement ma consommation de viande, je suis passé des steaks surgelés aux visites chez le boucher pour finalement y aller de moins en moins. J’aimerais dans l’avenir ne plus du tout consommer de viande. J’essaie également d’arrêter de prendre l’avion et de privilégier d’autres moyens de locomotion comme le train ou le covoiturage. J’ai pris de nouvelles habitudes depuis longtemps comme le tri ou le compostage.

« Les industries réagissent à l’individualité qui crée une masse. »

L’idée reçue autour de l'écologie contre laquelle vous luttez ?

Celle qu’à son échelle on ne peut rien faire ou que ça ne sert à rien, c’est complètement faux car si on n’agit pas chacun individuellement, on ne peut pas arriver à faire du collectif. Chaque personne peut en convertir une autre. De cet ensemble, les entreprises et les grands acteurs prendront exemple et changeront à de plus grandes échelles. Les industries réagissent à l’individualité qui crée une masse.

Le truc anti-écolo qui vous rend fou ?

Les personnes qui jettent leurs cigarettes par terre et celles qui prennent l’avion dix fois par an pour faire une réunion à l’autre bout du monde alors qu’il existe des alternatives.

photos: @Snooze @900.care @Circle Sportswear